Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale Grégoire Owona a effectué une visite de travail dans le port plus précisément au Groupement Professionnel des Acconiers du Cameroun (GPAC), vendredi 05 octobre 2018 dans l’objectif de promouvoir le dialogue social et le travail décent. Cette visite a permis au ministre et au grand public, de mieux connaître le GPAC. Grégoire Owona a touché du doigt les réalités vécues au quotidien par les travailleurs dockers et leur employeur qu’est le GPAC. Echos d’une visite de travail riche en révélations.
En procédant à cette visite, le Ministre a pu se rendre compte des défis du secteur de la manutention portuaire à Douala dont le GPAC est un des acteurs. On peut évoquer entre autres : La chute des volumes manutentionnés par le GPAC due à la concurrence déloyale pratiquée par les autres acteurs agrées qui n’ont pas la même structuration des coûts du fait de l’informel qu’ils pratiquent avec des conséquences qui se répercutent sur l’offre de travail destinée à la main d’œuvre dockers GPAC ; L’évolution de la structuration du marché qui s’oriente vers un conditionnement des produits en conteneurs au détriment du conventionnel plus utilisateur de la main d’œuvre.
A la suite de l’appréciation de cet état des lieux via la visite du Centre de répartition, de quelques chantiers des acconiers, du Centre médical interentreprises de Douala/GPAC et du siège de la direction du GPAC, des informations claires et plus approfondies avec documents à l’appui ont été données au Ministre par le Président du GPAC au sujet de la réalité du vécu quotidien de cette organisation. Le Ministre a ainsi appris que le docker du GPAC à l’entrée signe une lettre d’engagement qui tient lieu de contrat de travail avec un salaire calculé sur la base des journées travaillées ; Le GPAC uniquement 2 couleurs de cartes de travail possibles. La couleur verte étant particulière car elle signifie que le docker est stabilisé ou fidélisé chez l’acconier. Par conséquent, la couleur de la carte n’a aucune incidence. Les dockers sont systématiquement et obligatoirement mis en congés après 12 mois de travail ; Le docker bénéficie d’une assurance maladie pris en charge à 100% ; Le docker est affilié à la CNPS ; Le docker bénéficie des services du Centre Médical Interentreprises de Douala/GPAC (CMTID) y compris des médicaments à 100% gratuits avec en bonus, la prise en charge par une unité dédiée au centre (UPEC) des maladies tels le VIH-SIDA/IST/Tuberculose…
Le GPAC que dirige M. Manmiben, met à la disposition du travailleur chaque année des équipements de protection individuelle constitués : du casque, des chaussures de sécurité, d’une tenue de travail, des gangs, de toucan ou cache-nez dont la qualité et la conformité seront désormais approuvées et validées par le service QHSE récemment crée au sein du GPAC ; Il bénéficie de 05 heures chaque jour de chômage payé appelées « Garantie » au cas où il viendrait régulièrement à l’embauche sans trouver du travail, ce qui peut représenter plus de 50% de la rémunération à plein temps (5 heures contre 8 heures).
Le GPAC n’a pas manqué de faire des doléances au Ministre en sollicitant son appui dans l’amélioration constante de l’environnement de travail du travailleur en suggérant que l’application des dispositions de la convention collective soit respectée par tous les signataires et au-delà (les nouveaux entrants) sous le contrôle de l’autorité portuaire et l’encadrement des services Ministère du travail et de la sécurité sociale au risque d’une menace sur la sécurité et le climat social au port de Douala.
Il est à noter qu’un comité de normalisation avait été mis en place et ses travaux suspendus dans l’attente de la signature par toutes les parties de la convention collective de la manutention portuaire et son arrêté d’extension. Un appui de Monsieur le MINTSS est fortement souhaité. L’extension du travail docker se fasse dans tous les espaces du périmètre du port de Douala – Bonabéri ; Enfin, le GPAC entant qu’organisation citoyenne sera toujours aux côtés des pouvoirs publics pour la promotion d’un travail décent, la légalité républicaine et la pratique d’un dialogue social fructueux pour un meilleur climat de travail possible.
Bon à savoir, le ministre du travail, au terme de cette visite et au regard de quelques incompréhensions qui persistent, a convié les parties à une rencontre dans les 15 prochains jours à Yaoundé. Il est à noté que cette visite a été effectuée à la veille de la journée mondiale d’action pour le travail décent, célébrée le 7 octobre.
En rappel, le Groupement Professionnel des Acconiers du Cameroun, jadis connu sous le nom de syndicat des acconiers du Cameroun a été créé le 22 novembre 1948. Le 2 novembre 1999, le Syndicat devient Groupement. Dès l’origine, les entreprises d’acconnage en quête de synergie ont fondé ce syndicat pour la défense, le développement et la protection des intérêts de leur profession. Le GPAC est en outre un centre de mutualisation des activités communes aux acconiers telles la gestion des magasins, terre pleins et espaces portuaires, le personnel docker, la médecine du travail. Pour la réalisation de ses missions, il dispose d’une Assemblée Générale de 18 membres, d’un Bureau de 8 personnes d’une administration de 68 agents qui encadrent et gèrent un personnel docker à savoir 2 810 personnes.
EPN