
L’organisation non gouvernementale (Ong) PLAN International a organisé un briefing de presse le 20 octobre 2016 dans ses locaux du quartier Bastos à Yaoundé.
A 11h, le directeur national de cette Ong, le Dr Bell’AubeHouinato, souhaitant la bienvenue à la vingtaine de participants, s’est appesanti sur la situation de la jeune fille sortie très tôt de l’école pour être mariée de force. Situation qu’il a expliquée, entre autres, en invoquant la pauvreté, la protection de la jeune fille du déshonneur, c’est-à-dire de comportements jugés peu ou pas honorables pour la famille. Ce propos introductif a ainsi planté le décor de cette journée de travail, qui s’est articulée autour de projections vidéo montrant ce qu’est PLAN, son évolution, ses objectifs, et surtout les deux campagnes HeforShe / Biaag, à la suite desquelles le responsable de la communication d’Onu femmes, M. Joseph Fajong, a dit l’intérêt de son organisme à accompagner PLAN dans son aventure de travailler pour de meilleurs lendemains sociétaux de la jeune fille. L’un des moments cruciaux de cette rencontre a pris la forme de discussions entre journalistes et responsables de PLAN International, avec un accent sur des propositions de partenariat entre organes de presse et PLAN et de renforcement des capacités des journalistes en matière de droits des enfants.
HeforShe / Biaag
Si PLAN a pour objectif global de venir en aide aux enfants en détresse, l’histoire de José est l’élément déclencheur, l’élément créateur de cette Ong. En effet, pendant la guerre d’Espagne, en 1937, une victime, sentant sa mort prochaine, accrocha une pancarte au cou de son rejeton, pancarte qui demandait à celui qui le trouverait d’en prendre la charge. L’enfant, perdu dans les rues désertes et bombardées, tomba sur un journaliste, John-Langdon Davies, accompagné de son ami EricMuggeridge. C’est ainsi que naît l’initiative un enfant, un parent, ancêtre de PLAN. Plus tard, l’Ong va se consacrer au développement de l’enfant défavorisé, souvent exclu ou marginalisé. Financée par des donateurs et des sponsors, elle investit et s’investit particulièrement dans l’éducation de la jeune fille, dont elle vise la transformation par la scolarisation et l’autonomisation en vue de son épanouissement. D’où l’accompagnement d’Onu femmes au travers de son mouvement HeforShe, entendez « lui pour elle ». Sans doute parce que nous vivons dans un monde d’hommes, où ceux-ci doivent prendre sur eux de faire de la place aux femmes. HeforShe est un mouvement de solidarité qui milite pour l’égalité des genres, qui dénonce les inégalités entre filles et garçons, inégalités entretenues au détriment des filles, simplement parce que ce sont des filles. D’où la mise en place de Biaag, « Because I am girl » (parce que je suis une fille). La condition de fille ne devant pas constituer un critère discriminatoire au profit du garçon. A terme, après avoir appris, elle devra diriger et décider. Avec un tel programme, comment ne pas se féliciter que la plus grande victoire de PLAN International soit l’institution d’une Journée internationale de la jeune fille par les Nations unies le 19 décembre 2011 !
Lancée en 2012 par le ministère de la Protection de la Femme et de la Famille (Minproff), la prochaine campagne Biaag pourrait se dérouler au Cameroun durant la semaine du 26 octobre au 1er novembre 2016. Le Cameroun où est implanté Plan International depuis 20 ans déjà, et dont sept des dix régions sont couvertes par l’Ong internationale, qui n’hésite pas à se déployer sur toute l’étendue du pays lors d’épidémies comme celles du choléra ou lors de grandes catastrophes.
Jean-Marie MOLLO OLINGA, correspondance particulière