Dans un communiqué signé le 21 septembre 2015 à Douala, le Syndicat National des Journalistes du Cameroun(SNJC) demande aux autorités compétentes de libérer sans condition, le Directeur de Publication de « Génération Libre »(photo). Voici l’intégralité du Communiqué parvenu à la rédaction de yaoundeinfo.com
COMMUNIQUE DE PRESSE
La garde à vue administrative de trop du journaliste François Fogno Fotso
Douala le 21 septembre 2015 – Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun demande aux autorités compétentes du Cameroun de libérer sans condition et dans leurs heures qui suivent le journaliste François Fogno Fotso, Directeur de publication de l’hebdomadaire «Génération Libre». Il est détenu dans les locaux du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) N°1 de la ville de Yaoundé depuis le 15 septembre 2015. Et les dernières informations sont alarmantes et indiquent que 72 heures après son interpellation et sa mise en garde à vue administrative (samedi 18 septembre 2015), son état de santé s’est considérablement dégradé.
Son arrestation et sa détention est une entrave grave à la liberté de la presse et la liberté d’expression. Ce d’autant plus qu’il a été interpellation en pleine exercice de sa fonction de journaliste, alors qu’il couvrait un atelier de réflexion sur la gouvernance électorale et l’alternance démocratique organisé par le réseau des organisations de la société civile, «Dynamique Citoyenne» à l’occasion de la «Journée internationale de la démocratie».
Un atelier qui a été interrompu brutalement par les Forces de maintien de l’ordre. Ceci à la demande du Sous-préfet de l’Arrondissement de Yaoundé IIè, Yampen Ousmanou. Au cours de ce déploiement des éléments de la GMI N°1, conduit par le Délégué régionale à la sûreté nationale du Centre, qui avait mobilisé autour de lui plusieurs autres Commissaires divisionnaires, l’escouade de la police contrairement à celle de la Gendarmerie nationale a brutalisé des journalistes, et confisqué leurs matériels de travail. Un acte frisant la barbarie et relavant d’une autre époque.
Le délit des journalistes qui couvraient cet atelier a été tout simplement parce qu’on leur reprochait d’avoir fait des prises de vue de cette descente musclée du Sous-préfet de l’Arrondissement de Yaoundé IIè avec le soutien des escouades des Forces de maintien de l’ordre (FMO). Une descente qui s’est soldé par plusieurs autres interpellations. Il s’agit de :
– Jean Marc BIKOKO,
– Agnès Adélaïde METOUGOU,
– Le juste BIKOKO,
– Jessie BIKOKO,
– Yves NDJALLA EPANGUE.
– Jean Baptiste SIPA, libéré à 21h;
Aux dernières nouvelles, toutes les personnes ainsi interpellées ont été placées en «la garde administrative» dont la durée est de 15 jours, à la demande de Joseph Otto Wilson, Gouverneur de la région du Centre. Mais aucune des personnes ainsi arbitrairement détenues, encore moins notre confrère François Fogno Fotso, n’ont pas été notifiés officiellement de cette décision. Le Snjc dénonce la brutalité policière dont François Fogno Fotso a été victime, et l’attribution injuste au journaliste, la qualité de membre de Dynamique citoyenne.
Le SNJC suit la situation de ce journaliste avec toute l’attention qu’elle mérite. Tout en attendant impatiemment que les autorités compétentes décident sa libération sans condition, tout comme, celle des autres acteurs de la société civile qui ont été interpellés et placés en détention arbitraire, avec lui.
Par ailleurs, le SNJC :
– Condamne Joseph Otto Wilson de l’utilisation abusive de ses prérogatives de Gouverneur de la région du Centre;
– Condamne, avec la dernière énergie, ces graves atteintes à la liberté de presse ; pourtant il est demandé à toutes les autorités de fournir assistance à tout journaliste identifié comme tel et dans l’exercice de sa fonction ;
– Invite les travailleurs des médias à dénoncer tout acte ou geste tendant à porter atteinte à leur intégrité physique et/ou leur liberté ;
– Invite les autorités gouvernementales à donner des facilités aux hommes et femmes des médias de tout bord dans l’exercice de leurs métiers respectifs ;
– Prône une meilleure collaboration entre les autorités et les travailleurs des médias.
Fait à Douala, le 21 septembre 2015
Pour le Bureau National
Le Secrétaire Général a.i.
Mathieu Nathanaël Njog
La Rédaction.